jeudi 31 octobre 2013

Clichy

J'ai été interpellée cette rentrée littéraire par le titre Clichy de Vincent Jolit. Et grâce à Babelio et aux éditions de la Martinière, j'ai pu le lire.


Clichy par Jolit
4ème de couverture : Aimée et Louis.Lorsque le docteur Louis achève la rédaction de son premier roman, il demande à Aimée, la secrétaire du dispensaire de Clichy, de le dactylographier. Son titre : Voyage au bout de la nuit. De cette secrétaire et de son travail, nous savons infiniment peu de choses.Alors Clichy invente. Il fait réapparaître la première lectrice effacée. Il nous raconte son enfance, ses désirs d?émancipation et la tâche gigantesque qu?elle a accepté d'accomplir. Il lui a fallu traduire, déchiffrer, comprendre, se battre contre ce texte, faire face au trouble qu?il lui inspirait. La jeune femme bien sous tous rapports, très année trente dirons-nous, passe par tous les degrés d'incompréhension et se sent surtout un peu salie d'avoir lu ce qu'elle a lu.Aimée ne s'est pas contentée de taper le manuscrit livré dans une brouette. Elle a participé à ce roman, aussi indécent lui a-t-il paru. Elle se dit que, sans elle, Louis n'aurait rien fait, il n'aurait pas pu.Clichy nous raconte l'histoire qui lie, pour toujours, même malgré eux, Aimée à Louis et Louis à Aimée.


Autant le dire tout de suite : entre Céline et moi, ce n'est pas le grand amour. J'ai essayé de le lire il y a quelques années, je n'ai jamais accroché à son style. L'histoire de Voyage au bout de la nuit ne me tente pas plus que ça (elle a l'air fondamentalement déprimante quand même) et je ne vous parle même pas de la personnalité de l'auteur. J'étais donc plutôt bien placée pour comprendre ce qu'avait pu ressentir la pauvre secrétaire qui a dactylographié le texte la première. Elle a eu de la chance, elle a été la première personne à découvrir cette œuvre. Et, si on en croit ce que dit l'auteur de ce texte, elle n'en a pas été absolument ravie...
Le principal problème de ce roman est évidemment qu'on ne peut que croire ce que dit l'auteur du texte : la secrétaire en question n'a laissé aucune trace dans l'Histoire, ne s'est apparemment pas vantée de son travail auprès de ses proches, n'a pas répondu à des journalistes inquisiteurs... Bref, il s'agit juste d'une personne anonyme qui a croisé un jour la route d'une autre personne, qui allait l'être un peu moins (anonyme... suivez un peu !)
On est donc à la frontière entre le réel et la fiction, et le texte ne cesse de nous le rappeler : il ne fait qu'imaginer ce qui a pu se passer. Ce postulat laisse un goût mitigé, celui de lire un livre entier écrit au conditionnel "on dirait que je suis une secrétaire et que je n'aime pas le texte que monsieur Destouches me fait mettre au propre".
Il est néanmoins intéressant, parce qu'il explore une autre facette de l'auteur, mais aussi parce qu'il nous laisse imaginer ce qu'on peut ressentir des personnes à la première lecture de cette œuvre, avant qu'elle ne devienne un "classique". C'est toujours appréciable de remettre les choses dans leur contexte.
Il est court, donc se lit rapidement, d'autant qu'il est plutôt bien écrit. Il ne m'a pas spécialement donné plus envie de lire Céline mais ce n'est pas grave, ce n'était pas mon but. Je ne sais toujours pas jusqu'à quel point ce que j'ai lu relève de la réalité ou de la fiction, mais finalement, dans la littérature, tout est toujours un peu fictionnel, non ?

1 commentaire:

  1. moi aussi il m'avait interpelée et intriguée (d'ailleurs je le reste à ta lecture !)

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